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L’Evangelium Vitae comme antidote à l’éthique utilitariste   versione testuale
Le Directeur de l’Institut des Sciences de la vie de l’Université catholique de Valence, Justo Aznar, analyse le potentiel constructif contenu dans l’encyclique de saint Jean-Paul II, dont le vingtième anniversaire sera célébré à Rome le 24 Mars 2015.


Notre voyage dans l’univers des mouvements et des institutions pro-life continue, alors que tous doivent, en quelque sorte, leur essence à l’encyclique « Evangelium Vitae » de saint Jean-Paul II, dont le vingtième anniversaire sera célébré dans l’après-midi du 24 Mars 2015, dans la Basilique de Sainte-Marie-Majeure, à Rome. Nous proposons aujourd’hui un entretien avec M. Justo Aznar, directeur de l’Institut des Sciences de la vie de l’Université catholique de Valence. Il nous parle de la relation qui existe actuellement entre la communauté scientifique mondiale et les principes contenus dans l’encyclique, tout en proposant des parcours qui visent à les faire converger à l’avenir de manière toujours plus intense:
 
1) M. Aznar, selon vous, comment les enseignements contenus dans l’encyclique Evangelium Vitae ont-ils été accueillis par la communauté scientifique internationale ? Où en est-on aujourd’hui ?
 
Je pense que l’acceptation des contenus du chapitre IV, et en général de l’ensemble de l’encyclique Evangelium Vitae, a été très limitée de la part du monde scientifique, car il est clair que dans ce domaine prédominent les valeurs d’une éthique utilitariste qui tend à dissocier la nature biologique de la personne humaine, qui est intrinsèque à sa dignité, une éthique qui est plutôt éloignée des principes ontologiques de l’encyclique. Il suffit de rappeler comment le monde scientifique envisage les questions telles que l’avortement, la régulation de la fécondité humaine, la procréation assistée, la contraception d’urgence, le diagnostic génétique préimplantatoire, l’utilisation de cellules souches embryonnaires pour la recherche biomédicale, le clonage humain, les nouvelles techniques de transfert mitochondrial, l’euthanasie des adultes et des nouveau-nés, le suicide assisté et de nombreuses autres questions encore. En tout cela, l’attitude des chercheurs, des institutions scientifiques et des revues spécialisées semble être plutôt éloignée des propositions de l’Evangelium Vitae.
 
2) Quels sont les arguments contenus dans l’encyclique que vous considérez les plus urgents à soutenir au sein de la société ?
 
Je considère que promouvoir la défense de la vie humaine selon ses fondements scientifiques, anthropologiques, philosophiques et théologiques est l’un des arguments les plus importants. Je crois que, en plus des actions concrètes qui sont en cours afin de protéger la maternité et la dignité de la vie humaine depuis le début de sa conception jusqu’à sa fin, nous devons aussi promouvoir une campagne culturelle et scientifique afin d’incorporer à la pensée dominante les arguments fondamentaux en faveur de la vie. Par ailleurs, nous devons également tenter de nous insérer au sein des principaux forum internationaux de la pensée afin d’y promouvoir des actions favorables à la vie humaine. J’estime qu’il est important d’essayer de changer la tendance anti-vie qui prévaut actuellement dans la société. Pour ce faire, je considère qu’il est essentiel que la pensée catholique ne soit pas renfermée sur elle-même, mais qu’elle s’ouvre au contraire au dialogue interculturel. Ainsi, nous devons aller à la périphérie des pensées.
 
3) En quoi votre université contribue-t-elle de façon particulière à la défense et à la promotion de la vie ?
 
Indépendamment d’une défense de la vie humaine qui est transversale à la grande majorité des contenus qui sont enseignés à différent degrés dans notre Université catholique, je pense qu’il convient de souligner deux actions en particulier : le travail qui a été développé par l’Institut des Sciences de la vie, un organisme de recherche et d’enseignement qui appartient à notre Université, et le programme appelé « Capacitas » qui vise à promouvoir une culture, à la fois d’un point de vue théorique que pratique, qui est respectueuse du monde des personnes handicapées.
En effet, nombreuses sont les actions qui sont en train de se développer en relation avec l’Institut des Sciences de la vie, et parmi celles-ci nous ne voulons en citer que quelques unes. Le Master en bioéthique, qui en est déjà à sa neuvième édition, et qui a été suivi par plus de 300 professionnels provenant des domaines de la connaissance les plus disparates. L’élargissement de ce Master à Cuba, qui en est désormais à sa septième édition et a ainsi déjà formé plus de 400 personnes vivant dans ce pays, et qui représente – selon les paroles mêmes d’un éminent représentant ecclésiastique cubain – la première qualification officielle d’ordre universitaire de la part de l’Église catholique à Cuba depuis cinquante ans. Et puis, la publication de deux magazines : « Bioética Press » (qui s’appelait auparavant Provida Press) et « Bioethics News », le premier publié en espagnol et le second en anglais, qui ont atteint respectivement plus de 20 000 et 10 000 lecteurs. Et nous sommes fiers de reconnaître que ces publications ont été accueillies de façon très positive également par différentes institutions publiques. Nous avons aussi un site web, qui fonctionne de façon très active et qui contient toutes les informations mises à jour sur les questions liées à la défense de la vie et à la bioéthique en général, comprend une importante base de documents concernant ces questions. Par ailleurs, nous sommes présents sur les médias de communication sociale informatisés, tels que Facebook et Twitter, avec plus de 5 000 followers chacun, et notre travail de recherche s’est déjà traduit en plus de 50 articles publiés dans des revues nationales et internationales, ainsi que dans plusieurs livres.
 
4) Croyez-vous qu’il soit nécessaire, dans le monde scientifique, de développer de nouveaux langages, de nouvelles formes de communication et d’agrégation, afin de faire en sorte que les scientifiques qui sont les plus distants des positions catholiques puissent s’approcher et s’engager de façon plus importante dans la culture de la vie ?
 
Dans un monde où la communication prédomine, je pense qu’il est essentiel d’améliorer les techniques de diffusion de la culture de la vie de façon concrète, et de la culture catholique en général. En ce sens, il me semble essentiel qu’au sein des établissements scolaires catholiques soient promues des études en communication institutionnelle, et je crois par ailleurs qu’il s’agit d’une question en suspens au sein de l’Église.
 
5) Personnellement, quelle est la plus belle image liée à saint Jean-Paul II et à son engagement pour la vie que vous gardez dans votre esprit et dans votre cœur ?
 
Personnellement, pour moi l’image la plus attachante de saint Jean-Paul II, et que nous gardons dans nos cœurs, ma femme et moi, est lorsque dans un entretien personnel, nous avons eu l’occasion de lui faire voir une photographie de nos dix enfants, que le Saint-Père nous a bénie avec toute son affection, en étant certains que cette bénédiction avait été élargie aux 46 petits-enfants que nous avons aujourd’hui.
Plus généralement, c’est l’ensemble de la doctrine que saint Jean-Paul II a élaborée en matière de sexualité humaine qui, à mon avis, a transformé en profondeur la théologie morale concernant le mariage.
Enfin, et sous une forme institutionnelle, la plus grande gratitude que nous devons à saint Jean-Paul II est la création de l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, dont le premier siège européen, mis à part celui de Rome, se trouve à Valence.
 
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