Torna in Home Page
 HOME FRA » Église » Des églises locales » La maison de les familles blessé    

La maison de les familles blessé   versione testuale
Entretien avec Mgr. Mario Meini, Délégué pour la pastorale de la famille de la Conférence épiscopale de Toscane

Mardi 9 Avril 2013, à l’occasion de la visite ad limina des évêques de Toscane au Conseil pontifical pour la famille, Mgr Mario Meini, évêque de Fiesole, délégué pour la pastorale de la famille de la Conférence épiscopale de Toscane, a été interviewé par Emanuela Bambara.
 
1) Plusieurs fois, au cours des premières heures de son pontificat, le Pape François a fait référence à la centralité de la famille dans la vie de l’Église et de la société. « La famille, espoir et avenir pour la société italienne » est le thème de la 47ième Semaine sociale des catholiques. Quelles sont les priorités du point de vue pastoral?
 
« Le Créateur fait bien les choses. Dieu a créé la famille et cette dernière existera jusqu’à ce que le monde existe : un père, une mère et leurs enfants. Par conséquent, nous ne devons pas nous laisser prendre par trop de craintes. La famille résiste aux attaques des temps et elle ressuscite. La sérénité de l’éducation, le développement harmonieux des enfants dans une ambiance familiale d’affection et de compréhension est la couveuse d’un bon citoyen et d’un bon chrétien. C’est dans la famille que l’on apprend à aimer et à accepter le sens de la vie. Au cours de notre rencontre, Mgr Vincenzo Paglia a souligné à plusieurs reprises la fonction stratégique de la famille comme ressource de la société, y compris sur le plan économique, comme la première entreprise civile. Au niveau pastoral, il est urgent que les prêtres et les laïcs maintiennent des relations étroites avec les familles, et ce non seulement avec les familles des paroissiens engagés, mais avec les familles laïques sic et simpliciter, dans le sens le plus beau du terme, même si elles ne sont pas engagées dans la paroisse, voire non-pratiquantes. Je connais un ingénieur de mon diocèse, père de deux enfants, dont un est handicapé, qui pour se rendre à son travail, parcourt chaque jour à vélo, pendant plus de vingt minutes, le trajet qui le conduit à la gare où il prend le train sur lequel il effectue un parcours de plus d’une heure. Dans le train, il prie et il lit la Bible ; le soir, il rentre fatigué, mais serein, il est affectueux envers sa femme et ses enfants. Que lui demander de plus pour être un bon chrétien ? Notre tâche est d’encourager les parents, les familles, afin qu’ils ne se sentent pas seuls, parce que c’est déjà en étant responsables qu’ils sont de bons chrétiens. L’attention aux malades représente certainement une priorité pastorale. Il y a des familles héroïques qui s’occupent de leurs malades, et elles sont nombreuses. Au moins une fois par semaine, une personne chargée par la paroisse et, au moins une fois par mois, le prêtre devraient rendre visite à ces familles et leur donner de l’aide et du secours. C’est la frontière de la pastorale familiale. Ceux qui sont blessés dans leurs sentiments ont besoin de soins et d’une attention affectueuse. Il faut pratiquer l’exemple du Pape François en partant de son langage : que chacun se sente accueilli, aimé, compris avec sympathie et empathie ».
  
2) Les unions de fait sont en augmentation, le nombre de divorces est égal à celui des mariages. Quelle est l’expérience toscane de la famille ?
 
« La situation toscane n’est pas différente de celle des autres régions d’Italie. L’on ressent un grand besoin de soigner les plaies des sentiments. Celui qui est séparé, qui a une nouvelle famille, a besoin de se sentir chez lui dans l’Église. Il s’agit là d’une question débattue. Le Pape François incite toujours à laisser glisser les principes de l’amour dans la sympathie envers l’autre et dans l’empathie avec son expérience, ses souffrances. Nous avons besoin de faire sentir concrètement l’amour de Dieu. L’année dernière, j’ai appelé mes orientations pastorales pour les familles « Familles, n’ayez pas peur ! ». En Toscane, la pastorale familiale a une grande tradition. Dans les années cinquante déjà, l’impulsion de Mgr Pietro Fiordelli a été importante. Même aujourd’hui, la vitalité dans l’attention à la vie est grande, non seulement pour celle qui va naître, mais aussi envers la dignité de la personne humaine tout au long de son existence, dès sa conception. Ainsi, le mouvement pro-vie est né en Toscane. Les aspects positifs l’emportent sur ceux négatifs, et je crois que c’est là une des tâches de la pastorale, à savoir d’insister sur ce qui est bon plutôt que sur les critiques. La famille naturelle reste la pierre angulaire de la société. « La famille, c’est beau », l’on avait l’habitude de dire il y a quelques années. Les mères d’aujourd’hui sont les mêmes que celles de toujours, elles ne sont ni mieux ni pire. Avec combien d’héroïsme quotidien, de nombreux parents s’occupent des enfants ayant un handicap ou des problèmes, de nombreux conjoints aident des époux malades, de nombreux enfants s’occupent de leurs parents âgés et non-autonomes, de nombreux frères aident d’autres frères en difficulté ! Trop de curés se lancent avec virulence contre les soi-disant mauvaises habitudes de notre époque. C’est un cadeau au mal. Dieu parle d’amour ».
 
3) De quelle façon la vie de foi influence-t-elle le bien-être de la famille et comment, au contraire, les problèmes économiques et les difficultés existentielles affectent la vie de la foi aujourd’hui, et les relations entre parents et enfants?
 
« Si le fondement est l’Évangile, la famille est fondée sur le mystère de la Trinité, la relation entre parents et enfants est bâtie sur l’Amour de celui qui donne sa propre vie pour l’autre. Celui qui n’aime pas, n’a pas connu Dieu-Amour. La foi fait bâtir la maison sur le roc. Le sacrifice est considéré comme un don de l’amour et une source de joie dans l’unité de la famille, il est accepté avec sérénité et la sérénité se transmet réciproquement. La foi est active, elle rend actifs. Les problèmes économiques et l’égoïsme qui prévaut désagrègent les familles et l’espoir. « Ne vous laissez pas voler l’espérance » a ainsi déclaré le Pape François. La sérénité et la confiance qui proviennent de la foi sont concrètes, visibles dans la vie quotidienne, elles contribuent à repasser une chemise et font dire aussi à ceux qui sont fatigués « ce soir, c’est moi qui lave les assiettes ». Le sacrement du mariage se vit dans ces moments de tous les jours. Ainsi, la foi influence la façon dont nous vivons tout ce à quoi nous tenons et l’intimité ».
 
4) « Une éducation à la famille » est-elle possible, non seulement comme préparation au mariage, mais comme formation permanente de tous les membres de la famille?

« La première formation à la famille se fait au sein même de la famille, dans l’exemple réciproque. Les valeurs de l’affection saine se régénèrent et se reproduisent même à travers la crise. Les bonnes valeurs, témoignées avec la vie quotidienne, demeurent. Par ailleurs, n’oublions pas le soin affectueux et présent de l’Église, qui respecte la famille, sans attendre en retour un service actif dans la paroisse, avec l’amour pour la famille en tant que telle. L’éducation permanente à la famille est aussi représentée par la prière, la prière commune, tous ensemble ».
 
 
print
Copyrights 2012. All rights reserved Pontificium Consilium pro Familia