Entretien avec le président de notre Dicastère, Mgr Vincenzo Paglia, dans l’attente de la Journée Mondiale de la Jeunesse de Rio (du 23 au 28 Juillet 2013)
À l’approche de son voyage pour participer à la Journée Mondiale de la Jeunesse, qui aura lieu cette année au Brésil, à Rio de Janeiro (du 23 au 28 Juillet 2013), sur le thème « Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19), le président du Conseil pontifical pour la famille, Mgr Vincenzo Paglia, a répondu à quelques questions sur la signification de ce rendez-vous des jeunes par rapport à la famille. Mgr Paglia conduira la catéchèse des 24, 25 et 26 Juillet.
C’est au Brésil, et en général dans les pays d’Amérique latine, qu’ont lieu en ce moment les transformations sociales et législatives les plus rapides, qui remettent en question l’identité de la famille et des jeunes, lesquels sont de plus en plus confus. Quelles sont les urgences et quelles sont les réponses de la foi ?
« Dans les sociétés contemporaines, et en particulier dans les pays d’Amérique latine, la valeur de la famille est largement considérée, et elle est vécue comme un lieu indispensable et privilégié pour la formation de la personne, pour la construction d’une identité claire et forte, ainsi que pour la croissance de citoyens responsables. Plus que tous, ce sont les jeunes qui vivent la famille comme le seul lieu où trouver de la compréhension, de l’aide et du soutien, affectif et matériel, dans les difficultés quotidiennes qui sont de plus en plus graves dans cette période de crise. Cette prise de conscience n’est cependant pas aidée par la culture dominante, qui ne reconnaît pas concrètement une dignité à cette dimension fondamentale de la vie de la personne et de la société, tout en affirmant pourtant son importance au niveau théorique. Les jeunes sont l’espérance de la société et de l’Église, et ils représentent la priorité pastorale. Le fait que le Pape François, après Lampedusa, ait décidé de se rendre au Brésil, selon un calendrier établi par Benoît XVI, n’est pas sans signification. Le Pape Bergoglio ne cesse jamais de mettre la famille au centre et de dire aux jeunes : « Ne vous laissez pas voler l’espérance ! ». Et l’espérance et la paix authentique viennent de la foi en Jésus ».
Comment faire comprendre aux jeunes « le bien précieux que sont le mariage et la famille » (Familiaris Consortio), en dépit des forces qui s’opposent et tentent de le déformer ou de le détruire ?
« Il y a une telle distance entre les besoins profonds des jeunes, parmi lesquels la famille qui occupe la première place, et le contexte culturel, marqué par un individualisme fort et une culture fondée sur le pouvoir ainsi que sur l’argent. Pour être des témoins crédibles, nous devons être avec les jeunes, passer notre temps avec eux, être près d’eux dans leurs difficultés et les aider à ne pas perdre espoir, à avoir confiance en eux-mêmes et dans leur dignité d’enfants de Dieu, en surmontant les forces négatives d’une culture qui éloigne du mariage, de la famille et de la vie sociale en général, et nous laisse seuls, sans avenir. L’éducation est la priorité ».
Comment les jeunes peuvent-ils construire un nouvel « humanisme de la famille » ?
« Tout d’abord, en redécouvrant l’humanité comme une grande famille de peuples, ce qui est la base pour un avenir de paix, puis en vivant dans la solidarité entre frères en vue d’un monde plus juste pour tous. Les jeunes sont capables de comprendre et de réaliser ce rêve, qui pour les chrétiens est aussi une mission. Au contraire, beaucoup d’adultes ne leurs sont d’aucune aide, les déçoivent ou leurs proposent d’autres « rêves ». Il faut des adultes qui sachent comment être avec les jeunes, en les soutenant dans l’engagement et la confiance, afin que le rêve devienne une réalité. À la mondialisation de l’indifférence et de la solitude suivra, alors, la mondialisation de l’amour et de l’espérance, qui met au centre la famille, dans la construction d’un nouvel humanisme de fraternité ».
