Mgr Laffitte a préparé un rapport passionnant pour l’ouverture de la Conférence, qui s’est déroulée dans la matinée du 13 Mai 2014, et qui a porté sur le défi lancé par la postmodernité à la famille. Dans ce dernier, Mgr Laffitte a révélé la nature de ce défi, ses effets et celle qui pourrait être une possible réaction catholique. À cet égard, une attention particulière a été accordée à la préparation au mariage au cours de laquelle, selon Son Excellence, « il faut dire explicitement au couple de fiancés que l’indissolubilité du mariage nécessite un réel engagement de la part des deux, tout au long de leur vie. (...) Au cours du colloque avec le prêtre, l’on peut rappeler avec gentillesse certains cas où, afin de respecter l’indissolubilité du mariage, il est nécessaire de sacrifier quelque chose de personnel. Par exemple, lorsqu’un des deux tombe gravement malade, ou lorsque l’union n’est pas naturellement fertile, ou enfin lorsqu’un mariage est endommagé par une trahison, mais sauvé par le pardon de l’autre ».

 

Tout aussi importante a été, par ailleurs, la contribution de Mgr Laffitte à la rencontre qui s’est déroulée avec des fonctionnaires du gouvernement et des juristes philippins. À cette occasion, le secrétaire du Conseil pontifical pour la famille a développé ses réflexions sur la façon dont la culture libérale, portée à son extrême logique, pourrait nuire à l’ordre démocratique même : « En effet, une société libérale, au sens idéologique du terme, exclut toute réflexion sur les questions éthiques personnelles. En réalité, elle est toujours au-dessus des débats de fond et elle les disqualifie au départ. Cette culture libérale, cette société tolérante impose une pensée unique. Et dans ce sens, elle est un totalitarisme ».

 

La rencontre entre Mgr Laffitte, accompagné par le président de la conférence des évêques philippins, l’archevêque Mgr Socrates Villegas, et le président de la République des Philippines, Benigno Aquino III, qui s’est tenue au palais présidentiel de Malacañang, a en outre naturellement revêtu une grande importance.

 

Au cours de cette rencontre officielle, caractérisée par la plus grande cordialité, le président de la République a montré au secrétaire du Conseil pontifical pour la famille des programmes gouvernementaux visant à aider les familles philippines, en particulier celles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ces aides sont principalement réalisées à travers des subventions en espèces accordées aux familles pauvres afin de garder leurs enfants à l’école. Actuellement, il y a environ 20 millions de foyers dans les Philippines, et le président a déclaré que le gouvernement est, à l’heure actuelle, parfaitement capable de soutenir 4,5 millions d’entre elles.

 

Le sujet de l’intervention de Mgr Laffitte du 15 Mai 2014 a été à nouveau la Charte des droits de la famille, et a porté sur les dangers qui menacent aujourd’hui la tenue de la famille, tels que par exemple le soi-disant « mariage pour tous », qui est considéré par le secrétaire du Conseil pontifical pour la famille comme « le point central d’un véritable projet révolutionnaire qui cherche à renverser les structures fondamentales de la vie sociale. En ce qui concerne mon pays, je ne peux que citer la dame qui était alors ministre de la Justice et qui a déclaré que le soi-disant mariage pour tous a été conçu comme un véritable changement de civilisation ».

 

Au cours de la rencontre conclusive du 16 Mai 2014, qui s’est tenue au Pavillon quadricentenaire de l’Université de Santo Tomas, le secrétaire du Conseil pontifical pour la famille, après avoir exhorté plus de 5 mille personnes à devenir des lumières de l’espoir pour le monde, a souligné la beauté de l’amour humain et le dessein de Dieu pour la famille. En parlant du manque de respect dont font preuve de nombreux pays du monde envers le mariage et la famille, Mgr Laffitte a également mis en évidence qu’aucun législateur ne pourra jamais soustraire aux familles la promesse de Jésus d’être toujours avec chacune d’entre elles, vivant en elles. En effet, « lorsque les conjoints et les parents reconnaissent qu’ils reçoivent de Dieu le don de leur amour, ils acceptent de tout leur cœur la présence du Seigneur dans leur maison. Une famille chrétienne est une famille dans laquelle Dieu habite. La tradition chrétienne a toujours affirmé que la famille est une « église domestique ». Cela signifie un lieu où Dieu sera aimé et adoré en établissant une véritable communion entre les personnes. Un lieu fondé sur un roc, sur le Christ lui-même ».